30 Novembre 2013
Il y a 30 ans, tandis que la Marche pour l’égalité s’élançait vers Paris, des jeunes Tourangeaux s’organisaient. Un esprit qu’ils veulent relancer.
Au regard de l'actualité, j'estime qu'il y a urgence à relancer la question de l'égalité des droits. En 1983, le FN émergeait avec 16 % des suffrages aux municipales de Dreux. Aujourd'hui, il est en capacité de prendre le pouvoir…
En 1983, alors que la Marche pour l'égalité et contre le racisme s'élançait vers Paris, les Tourangeaux Mustapha Ramdane et Driss El Mokadem avaient 22 et 18 ans. Ils se souviennent avoir été maintes fois scandalisés durant cette période : « Par les faits divers racistes, mais également par les propos des membres du gouvernement. Nous qui avions été élevés dans l'esprit de la République, découvrions que nous n'avions pas tous les mêmes droits… » Aux côtés des deux garçons, un collectif s'organisait à Tours, comme en différentes villes, chacun multipliant les débats dans les quartiers populaires ou à l'université. Il s'agissait alors de réclamer le droit de vote pour les étrangers et une carte de séjour de dix ans.
Trente ans plus tard, plutôt que de simplement commémorer ce mouvement, les deux hommes et le collectif égalité des droits souhaitent l'actualiser, voire le réactiver. « Sa mémoire n'a pas été transmise aux jeunes générations », regrettent-ils. Ce sera chose faite lors d'ateliers, qui se tiendront prochainement dans des centres sociaux, à destination de tous les publics. Les revendications de l'époque seront examinées. « On cherchera à savoir si elles sont toujours valables. On note des avancées, notamment sur la carte de séjour 10 ans, qu'il est néanmoins difficile à obtenir, ou la lutte contre les crimes racistes, estiment Munia Ewanje Epée et Gérald Bouvet, membres du collectif.Mais les questions du droit de vote des étrangers ou du contrôle abusif au faciès restent d'actualité. »
Le collectif prévoit encore une soirée débat au Sanitas, le 6 décembre. Le lendemain, il prendra part à la manifestation nationale pour l'égalité des droits à Paris, manifestation sur laquelle ils travaillent depuis des mois.
A Tours, ils marcheront également aux côtés de SOS Racisme, le 30 novembre, à 15 h, au départ de la place Jean-Jaurès. « Même si, pour nous, cet appel à s'indigner n'est pas suffisant. On dénonce bien sûr les propos tenus contre Madame Taubira. Tout en constatant que celle-ci fait partie d'un gouvernement dont la manière n'est pas exemplaire. »
Quatre cents manifestants contre le racisme à Tours
Le cortège réunissait des militants politiques, syndicaux et associatifs unis contre le racisme. - (Photo NR, Patrice Deschamps) A l'appel de plusieurs organisations, quatre cents personnes ont pris