18 Janvier 2013
Un jeune agriculteur peut vivre correctement de son métier. C’est Cédric Raguin, Monsieur Installation aux Jeunes agriculteurs d’Indre-et-Loire, qui le dit.
Oui, on vit bien de l'agriculture. Cédric Raguin, secrétaire général et responsable Installation aux Jeunes Agriculteurs 37, l'affirme ouvertement. Et il n'a pas été le seul, mardi, à Sepmes, où se tenait le Forum Installation. Son équipe syndicale et les différentes organisations agricoles, y ont donné les pistes à 50 élèves des lycées agricoles de Fondettes, Sorigny et Noyant-de-Touraine, pour réussir dans leur futur métier. Cinquante étudiants, autant que le nombre annuel d'installés dans le département. Mais tous ces jeunes ne seront pas à leur compte, une fois les études terminées. Certains choisiront d'être salariés, avant peut-être de s'installer à leur tour.
Un métier-passion
Quand on parle installation, il y a deux voies possibles : l'installation non aidée et aidée. Cédric Raguin et les organisations agricoles privilégient le système d'aides. « 97 % des jeunes en installations aidées sont encore là dix ans plus tard », dit Cédric Raguin. Ce bon taux de réussite s'explique par un dossier bien balisé dès le projet de créer une activité agricole. « Il y a un accompagnement, une étude économique sur la rentabilité de l'exploitation. Puis le projet est validé en commission par des professionnels en CDOA. » Sur les 50 installations en Touraine, 20 se font grâce à des aides spécifiques (dotation et prêt jeunes agriculteurs). Si le département n'installe qu'un jeune pour cinq départs en retraite, le Doubs en installe 4 pour 5 départs, avec 450 nouveaux agriculteurs par an. « Chez nous, beaucoup de jeunes veulent s'installer en grandes cultures, mais il n'y a pas de la place pour tous. »
Qu'est ce qui motive des jeunes à embrasser ce type de carrière au XXIe siècle ? « La passion ! répond sans hésiter Cédric Raguin. C'est un métier-passion, car on fait ce que nous aimons et nous en vivons. Nous sommes à la fois technicien, gestionnaire et devons avoir des notions de ressource humaine. De vrais chefs d'entreprises ! »
Vouloir s'installer est une chose, pouvoir en est une autre. Le jeune syndicaliste est installé à Draché en polyculture et élevage porcin avec son père et deux oncles. Il reconnaît qu'il devient compliqué de trouver des terres, avec un foncier qui s'urbanise.« C'est 3.000 hectares agricoles qui ont disparu en trois ans », dit-il. Il faut aussi être suivi par son banquier. « Il faut trouver son outil de travail, la ferme, qui coûte cher. Être fils d'agriculteur aide, c'est sûr. » Mais quand on a la passion…